Haute Ville Escalier Branche BonifacioHaute Ville Escalier Branche Bonifacio
©Haute Ville Escalier Branche Bonifacio|Santi Laurini
Art, artisans et créateursEntre savoir-faire et originalité

Sur les traces des artisans

Vous ne le savez peut-être pas, mais la Corse en général et Bonifacio en particulier regorgent d’artistes, artisans et créateurs en tout genre. Sur l’île, la créativité est loin d’être un vain mot, qu’on parle de photographie, de vêtements, de peinture, de bijoux, de coutellerie, de sculpture, de gourmandises ou de maroquinerie. En vous baladant dans les ruelles bonifaciennes, et tout particulièrement rue du Palais, cette étroite ruelle moyenâgeuse qui longe l’église Sainte-Marie-Majeure, vous n’aurez que l’embarras du choix pour ramener un cadeau avant-gardiste ou un objet déco que vous ne trouverez dans aucun autre intérieur.

Rendez-vous dans la haute-ville

Le meilleur moment pour flâner dans la haute-ville ? Le matin, pardi ! Un café et un croissant au soleil sur l’une des placettes pour bien débuter la journée, et on part à la recherche des ateliers, magasins d’artisans et autres galeries. Bonifacio, avec ses ruelles et ses caves aménagées en espaces de création regorge de lieux et de créateurs à découvrir. Parcourez notamment l’étroite rue du Palais, l’une des plus anciennes de la ville. Longue de quelques dizaines de mètres à peine, elle abrite différents créateurs et artisans qui s’y regroupent depuis quelques années. L’idéal ? Se laisser guider par sa curiosité, pousser les portes, et observer au passage ces bâtisses aux façades qui semblent vouloir raconter une histoire.

Corail, le trésor rouge

Bonifacio est le royaume du corail. Cet animal marin est particulièrement prisé dans la région : taillé en bijou, notamment en petite main, on l’offre à la naissance ou lors de moments importants de la vie. Le corail protège, dit-on, quiconque le porte, et décourage les mauvais esprits. Largement de quoi satisfaire l’esprit des Corses, prompts à croire au mauvais œil. À Bonifacio, les pêcheurs en ont fait leur spécialité. Certains, comme Jean-Philippe Giordano, le taillent eux-mêmes pour le transformer en bijoux ou sculptures. On aime, comme chez Deep coral, sa couleur rouge intense, sa subtilité, son côté unique car deux pièces ne seront jamais parfaitement identiques. Rendez-vous rue du Palais pour découvrir ces petites œuvres d’art.

Du bijou à la gourmandise

Des amandes corses, des oranges et citrons confits sur l’île, des noisettes, du miel de châtaigneraie, quelques épices… Et voilà un corail à déguster, sublimé par François Rocca-Serra, installé tout en haut de la rue du Palais. La légende veut que la recette vienne d’Emma Poggioli, jeune Bonifacienne qui souhaitait retenir son amant, un certain Napoléon Bonaparte, avec ses gourmandises.

L’art sous toutes ses formes

Vous aimez l’art sous toutes ses formes, de la plus classique à la plus déjantée ? Ça tombe bien : à Bonifacio, vous avez le choix entre galeries de peinture, de photographie ou d’art contemporain. Premier rendez-vous rue Saint-Dominique. Poussez la porte de la Capu galerie. On descend quelques marches, et on pénètre dans un ancien cinéma reconverti en lieu d’exposition et vente d’objets d’art contemporain, signés d’artistes corses avant-gardistes, pluriels. Maroquinerie, affiches, céramiques, objets religieux, vêtements, bijoux uniques sauront vous séduire.
En remontant vers l’église Sainte-Marie-Majeure, la rue du Palais vous accueillera avec plusieurs galeries. Il y a celle de Michèle Mallaroni, artiste-peintre qui a pour particularité de peindre des triptyques, dont certains sont absolument immenses, souvent inspirés par la nature et ses teintes douces. On trouve aussi la Galerie Sitzia, une ancienne épicerie où Dominique Sitzia expose ses toiles à l’huile, mais aussi un magnifique travail de vannerie, issu de la tradition des pêcheurs bonifaciens. À quelques mètres de là, rue Madonetta, c’est la galerie Riguardu qui vous attirera. Amateur de photographie de paysages, vous y trouverez de magnifiques images de Bonifacio, unique source d’inspiration. Vous pourrez y faire réaliser des tirages d’art à installer chez vous…

Bagues, bracelets, colliers, pochettes…

Vous êtes coquette ou vous voulez faire un cadeau à quelqu’un qui aime les jolies choses ? Les créateurs bonifaciens sauront vous plaire ! Encore une fois, faites un saut rue du Palais ! Là, sur quelques mètres à peine, vous trouverez Marcellara et La Nina. À peine plus loin, tout en haut de la rue Doria, il y a Altima. Ces petites boutiques ont une particularité : celle de présenter des créateurs corses, voire bonifaciens. Leur style sera différent, mais l’exigence toujours la même : proposer des bijoux originaux ou de la petite maroquinerie, réalisés en petite quantité et que vous ne retrouverez pas sur tout le monde. Pour la touche ultime à votre tenue, pensez aux pochettes de Stéphanie Cantara, la créatrice de Marcellara, qui manie le liège. Cette matière était l’un des fleurons de la région il y a encore une soixantaine d’années et on en a conservé un savoir-faire unique. Le petit plus ? La qualité des pièces ! Vous verrez en discutant avec les créateurs qui sont souvent sur place, les Corses aiment la mode, les accessoires et savent en jouer. Mais ils aiment aussi les belles choses et privilégient la qualité à la quantité.

Le couteau, un objet unique

Vous le savez sans doute, la Corse est une terre de bergers, de gens de la terre, et certains de leurs outils du quotidien ressemblent à de vraies œuvres d’art. Au premier lieu de ces objets indispensables, le couteau. Mais attention, un vrai couteau corse possède des caractéristiques très précises : il est plutôt trapu, arrondi, fait de matériaux naturels comme le bois de chêne de bruyère ou d’olivier, ou parfois de corne, et les couteliers corses fabriquent leur propre acier. Le mieux pour en apprendre autant que possible sur les couteaux corses, c’est encore de vous rendre chez un coutelier.  Rendez-vous donc dans l’incontournable rue du Palais à la coutellerie Ceccaldi, une institution depuis plus de 40 ans, ou tout près de là, rue Doria, aux Terrasses d’Aragon. Artisans et vendeurs sauront vous parler de cet objet très particulier dans la culture corse, qui s’entretient et se transmet comme un objet précieux.

Vous aimez prendre le temps ? Discuter avec les artistes et artisans ? Pourquoi ne pas demander une visite privée de galerie ou d’atelier ? Plusieurs professionnels proposent cette option qui vous ouvrira en grand les portes de ces lieux où vit leur imagination.

Sortir des sentiers battus

Si tous les créateurs et artistes bonifaciens n’ont pas d’atelier en ville, beaucoup sont exposés dans les boutiques ou galeries de leurs proches et travaillent souvent chez eux, dans la campagne environnante. Qu’à cela ne tienne, ils sont nombreux à venir régulièrement en ville, et ne sont jamais avares d’explications ou de discussions. Et comme ils sont passionnés et bien souvent exposés chez des personnes qui le sont tout autant, il ne faut pas hésiter à engager la conversation dès que l’étiquette mentionnera « fattu in Corsica » – l’équivalent de « made in France » – et on vous renseignera volontiers sur le créateur, sa façon de travailler, les matériaux utilisés. Une autre façon de découvrir la Corse et son art de vivre.

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