Semaine Sainte BonifacioSemaine Sainte Bonifacio
©Semaine Sainte Bonifacio|Santi Laurini
Ferveur chrétienne à l’approche de Pâques

Semaine sainte

Terre de croyances et de spiritualité animée par la foi chrétienne, Bonifacio accueille chaque année à la période de Pâques une foule de croyants et de curieux venus assister aux processions de la Semaine sainte. Cette semaine, incontournable dans le christianisme, est destinée à commémorer la Passion du Christ. Forge identitaire, le catholicisme ponctue la vie des Bonifaciens depuis des siècles au rythme des messes, des rites et des cérémonies. Au détour d’une ruelle, sur un promontoire rocheux, ou perdus dans le maquis, les édifices religieux forment un patrimoine spirituel d’exception.

Des traditions multiséculaires

dans la Cité des falaises

Ces traditions multiséculaires vivent au travers de la mémoire orale et entre les murs de ces lieux de culte qui sont disséminés sur l’ensemble du territoire : églises, chapelles, oratoire, etc. Cette piété habite chaque quartier de la ville qui a son lieu saint et son saint patron à fêter lors d’une célébration religieuse. Moment fort de l’année, le Jeudi et le Vendredi saint forment l’apogée de cette ferveur durant laquelle les cinq confréries de la ville perpétuent ces pratiques qui sont guidées par les psalmodies des confrères. Cet ensemble harmonieux exprime avec passion sa dévotion et sa passion depuis des siècles.

La confrérie de Sainte-Croix et Saint-Jean-Baptiste

Aube blanche, camail noir avec croix rouge à double croisillon : la confrérie Sainte-Croix accueillait et soignait les malades. Elle est la seule à ne pas honorer un saint patron car elle vénère la Croix du martyre du Christ, symbole de tous les saints et martyrs de la religion chrétienne. Issue de la confrérie du Saint-Esprit, elle possède un fragment de la Vraie Croix. Aube noire, camail noir : la confrérie Saint-Jean-Baptiste rassemblait les menuisiers et autres artisans. Aussi appelée confrérie de la Miséricorde, elle avait pour mission d’aider les plus nécessiteux en fournissant une aide matérielle au plus déminus et en garantissant à tous de dignes funérailles. C’est en signe de la plus profonde humilité que la confrérie a choisi le noir intégral pour son aube et son camail.

Chants et polyphonie

Si chaque région de Corse peut avoir ses propres traditions, le chant des confrères de Bonifacio fait exception dans la mesure où la ville génoise suit différentes règles pour sa polyphonie. Ainsi, par exemple, la mélodie du Kyrie de Bonifacio est bien différente des autres mélodies pratiquées en Corse.

Assistez aux différentes processions

Exprimant une foi héritière de neuf siècles de tradition, les habitants de la Cité des falaises assistent aux nombreuses processions de la Semaine sainte dans une atmosphère singulière. Pendant deux journées, jusqu’à la veillée de Pâques, les cortèges des confréries entament leur chemin de croix avec passion et ferveur au gré des chants. Les confréries défilent avec leurs « châsses » (reliquaire contenant le corps d’un saint) respectives uniquement la nuit afin d’honorer leurs saints. Les « petites châsses » sont déployées le Jeudi saint lorsque les « grandes châsses » sont sorties le Vendredi saint. Se tient également ce que l’on nomme des « processions circulaires ». Elles se déroulent le vendredi matin dès 8 heures et toutes les confréries y participent. Chaque confrérie est constituée par les confrères « habillés » suivant le porte-croix et les fidèles derrière les confrères. Tout comme le Christ durant sa Montée au calvaire, le porte-croix est pieds nus et cagoulé. Les cinq confréries visitent respectivement les reposoirs (préparés les jours précédents) des églises suivantes : Saint-Dominique, Saint-François, Saint-Jean-Baptiste, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Érasme.

Les confréries : une tradition locale

« Association religieuse formée de laïcs se consacrant à des pratiques pieuses ou à des œuvres charitables, souvent sous la direction du clergé ou avec son assistance spirituelle ». C’est la définition que l’on peut donner d’une confrérie qui sont au nombre de cinq à Bonifacio. Ayant pris leur essor au XIIIe siècle, chaque confrérie représentait dans le temps un corps de métier ou une corporation spécifique. Par exemple, la confrérie de la Sainte-Croix regroupait les métiers de la santé et les classes sociales élevées de la cité. De nos jours, les confréries sont solidaires et l’on devient plutôt confrère par sympathie pour l’une d’elles que par classe sociale. On devient également confrère de l’une des confréries en fonction de son nom de famille, un héritage légué par ses aïeux qui ont appartenu à une confrérie spécifique. Afin de mener à bien toutes les cérémonies du Jeudi et du Vendredi saint, les confrères s’attellent un mois avant les festivités à préparer leur confrérie. Ils vont, par exemple, confectionner les « cartatorci », petits flambeaux en papiers décorés aux couleurs des différentes confréries au centre desquels est disposée une bougie.

Le saviez-vous ?

Les Offices des ténèbres, qui se déroulent en l’Église Sainte-Marie-Majeure le Jeudi et le Vendredi saint, sont des célébrations sans sacrement ponctuées de temps particulièrement fort, dont celui de la tradition des « matzuchi ». En effet, dans un tumulte assourdissant, des confrères frappent le sol à l’aide de branches de palmier afin d’évoquer le bruit du tonnerre. Cela symbolise les tremblements de terre qui auraient accompagné la mort du Christ.

La confrérie de Sainte Marie-Madeleine

Aube verte, camail bleu : cette confrérie regroupait les agriculteurs, vignerons et autres gens de la terre. Sa châsse appelée des « Saintes-Femmes » représente l’Adoration des trois pleureuses du Calvaire. Pour précision, plusieurs saintes Marie-Madeleine sont réper­toriées, mais dans le cas présent, il s’agit de Marie de Magdala (1er siècle) disciple de Jésus.

La confrérie de Saint-Érasme

Aube blanche, camail mauve : la confrérie regroupait la corporation des pêcheurs et gens de la mer. Son siège se trouve en l’église Saint-Erasme située sur le port, au bas de la montée du Rastellu. Pour celles et ceux qui se de­mandent pourquoi ce saint, rappelons qu’Erasme, évêque d’Antioche, fut martyrisé sous l’empereur Dioclétien avec un cabestan de marine enroulé d’un câble arrachant ses entrailles.

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